Overblog
Edit post Follow this blog Administration + Create my blog

Sahara-kiri: fromage ou désert ? - Wild Wild Western Sahara

Posted on December 25 2013 by Maxime in Afrique du Nord - North Africa, En vélo - By bicycle

Saint-Louis - km 9221

Si vous n'avez pas envie de lire l'article jusqu'au bout, je vais vous le résumer: sable, vent, route. Voilà. Bon sinon, pour les plus assidus, je vous laisse continuer...

"- Bonjour, c'est possible d'avoir un petit déjeuner ?

- Pas de problème... Du poisson, ça vous va ?"

Vous l'aurez compris, après une première journée de mise en jambe à travers les sables, c'est dans un village de pêcheurs que j'atterris. Et dès le début, je sens que le Sahara va me plaire: je me réveille en voyant le village entier courbé par le vent... Aujourd'hui; c'est jour de tempête de sable. Sauf que je dois attraper les 3 jours de vent favorable le long de l'Atlantique.... Sauf que je sais que le vent ne changera pas de direction et que je ne souffrirai pas plus de 40 km... Sauf que je ne suis pas ici pour faire dans la dentelle... Et je le sens terriblement bien. Alors je me lance avec un vent de côté à édenter un éléphant, qui m'arrose de sable à chaque bourrasque. C'est spécial, mais ça me plaît: pas de place pour douter, il faut avancer. Mais après plus de 3 heures de galère, ce que j'attendais arrive: un virage à droite qui me fait passer en quelques instants de 12 à 40 km\h, pari gagné :) Je tombe rapidement sur un petit restaurant isolé où le patron, présent depuis 20 ans, a vu passer tous les rigolos dans mon genre. Bin oui, c'est la seule route ou presque pour descendre en Afrique ! Je finis cette journée dans le calme le long de l'océan; escorté par ces immenses libellules... Il y a des journées comme ça où vous vous couchez moins bête que vous ne vous êtes levés.

Puis j'enchaîne avec l'entrée dans le Sahara Occidental, où j'en profite pour enlever mon petit drapeau pour le remplacer par rien du tout, histoire récente oblige... Je reste sur la route côtière, assez glauque avec toujours ce vent de côté. Mais c'est demain que les choses marrantes commencent.

Et comme prévu, le lendemain, le vent tourne pour se retrouver parfaitement parallèle avec cette interminable route côtière. Je me prends pour un pro à filer, pour le coup, aussi vite que le vent. Arrêts express aux barrages de gendarmerie, aujourd'hui il faut rouler, chaque km supplémentaire en vaudra 5 bientôt. Pendant 3 jours, je croise et recroise les mêmes touristes qui partent après moi et s'arrêtent avant aux mêmes étapes, et je me retrouve rapidement vers le milieu de la plus grande plage du monde (oui je parle du Sahara). Dans le sud, les stations-services s'espacent, et un soir je me retrouve à devoir planter ma tente tout seul dans le désert. Première tentative avortée par le vent, zut de zut, ça sent la galère... Mais la chance va me frapper à 3 reprises en 2 heures: je vois au loin une dune assez haute pour m'offrir un peu d'abri et planter à peu près correctement la tente; et alors que le sable s'étend à perte de vue, je distingue juste à coté de la tente 5 énormes rochers que je bouge tant bien que mal pour caler la tente. Ca va déjà mieux, et le meilleur reste à venir. Il fait nuit, vent de folie, et des phares éclairent ma tente. Je sors la tête, pour entendre dans un Français parfait trahissant un rang d'officier supérieur: "Gendarmerie royale, bonsoir Monsieur. Le bulletin météo annonce une très forte tempête pour cette nuit et nous avons la possibilité, si vous le désirez, de vous acheminer au poste de désensablement le plus proche où une chambre vous attend." Han ! Je remballe mon paquetage pour voir qu'ils sont venu me chercher... en ambulance ! Ils sont venu exprès pour moi et savaient qu'il y avait un vélo à transporter, donc les voilà qui chargent Alcyone sur le lit du malade et m’assoient à la place du médecin. Et me voilà ramené en arrière avec un petit sourire en coin... la chance sourit aux audacieux :)

Le lendemain, fini le vent favorable ! Je croise Roberto, un motard italien qui m'informe que 2 Anglais sont 300 km derrière moi en vélo, puis prends le thé avec 2 gars de la Marine Royale qui surveillent la côte et s'ennuient terriblement, ils voulaient plus me laisser partir du coup ! Et je commence à cogiter... Comment est-ce que je vais passer cette fichue frontière Maroc-Mauritanie ?

A ma dernière escale marocaine, la gendarmerie m'informe que 2 Français à vélo sont 1 jour devant moi. Je tente ma chance, part tôt en espérant les rejoindre à temps, mais encore une fois le vent se joue de moi. Mais la chance va encore pointer son nez... J'arrive à la douane, et devant moi: une voiture remplie de 3 Alsaciens (Patrick, Philippe et Michel), des habitués qui me conseillent de passer avec eux. Et derrière: les Combinos Phine, Séverine, leurs enfants et leur VW combi qui, évidemment, est équipé d'un porte-vélo vide à l'arrière. J'ai déjà dit que la chance sourit aux audacieux ?

Et nous voilà parti dans le fameux No man's land entre les deux frontières, une zone de non droit où une poignée de bonhommes et 5000 carcasses de véhicules végètent. Ambiance ultra-glauque, heureusement les Alsaciens connaissent le chemin. Avec le recul, je pense que ça passe en vélo, mais faites-le le matin, quand les habitants de la zone dorment encore...

6 heures à attendre du côté mauritanien que les formalités des 2 véhicules soient accomplies... On y rencontre Fred en (Ford) transit pour le Sénégal, je lis des histoires pour les 2 marmots... Phine résumera bien la situation: "J'en ai traversé des frontières bizarres, mais celle-ci est quand même bien pourrave". Et on file tous de nuit à Nouadhibou, mon vélo toujours sur le combi, pour retrouver dans un camping, je vous le donne en mille: Roberto le motard, et Annick et Bruno les 2 cyclistes "devant moi". La soirée beaucoup trop courte fut foisonnante d'informations et de bonne humeur: j'y apprends que deux autres malades mentaux; l'un derrière et l'autre devant moi, essayent aussi de rejoindre l'Afrique du Sud en vélo. Je repars avec les Alsaciens le lendemain qui me ramènent près de la frontière pour remonter sur mon vélo. Je repars l'esprit léger, rassuré sur la nature humaine pour mes premiers km en Mauritanie.

Le désert y est un peu plus peuplé et plaisant que côté marocain. Par contre, le cycliste descend encore d'un étage dans la pyramide alimentaire routière. Accessoirement, quelques scènes feraient frémir l'Homo Televisionus que j'espère ne plus être un jour: des 4x4 chargés de bonhommes enturbannés passent de temps en temps. Mais les turbans, ce n'est pas uniquement pour faire peur à mémé, c'est aussi pour se protéger du sable, et ces bonhommes et quelques autres m'encouragent en passant. Je bois 2 ou 3 thés offert par des locaux en bord de route. A ce sujet, je partage les Mauritaniens en 2 groupes: le 1er est fait de gens courtois, ouverts et très curieux; le 2nd sont les "Donne-moi cadeau", qui comme leur nom l'indique ont assimilés tous les blancs aux pseudo-humanitaires distributeurs de vêtements et stylos. Merci à eux encore une fois (ironie...).

Je m'arrête ces deux nuits à deux postes de contrôle de gendarmerie où le repas m'est offert. A ce propos, info pour les cyclistes, il n'y a jamais plus de 90 km entre deux postes. A Nouakchott, je me pose dans une auberge pour voir arriver 15 min plus tard, évidemment... les Combinos. Ils m'annoncent qu'on passera Noël ensemble à Saint-Louis (cool !), leur plan étant tombé à l'eau. On en profite pour aller faire un tour le lendemain sur la plage pour voir la spectaculaire et quotidienne arrivée des pêcheurs, guidés par Charles le Guinéen.

Puis 2 dernières journées pour arriver au Sénégal. Quelques anecdotes: un zébu meurt à côté de ma tente un matin et se fait découper sur le champ; et un gendarme qui me demandera "Elle est où ta femme ?". Je lui réponds "Je suis assis dessus". Et ils ont de l'humour les gendarmes par ici. La piste vers le barrage de Diama secoue beaucoup (mes premières "tôles ondulées") et une fois la frontière sénégalaise franchie, je file vers Saint-Louis sur un goudron parfaitement lisse.

PS: Vous pouvez consulter les sites des divers voyageurs rencontrés en ciiquant sur l'onglet "lien".

 

If you don't want to read the article to the end, I can summurize it: sand, wind, road. Otherwise, if you are a bit more interested, here we go.

"- Hello, is it possible to have breakfast ?

- No problem. Fish ?"

As you understqnd, after a first warming-up day threw the desert, I landed in a fisherman town. And I can already feel that I'm going to like Sahara: I wake up looking at the sand storm blowing around the town. But I need to catch the 3 days of backward winf*d which are coming soon along the Atlantic... But the wind will keep the same direction and I know I will not suffer more than 40 km... But I am not here to complain about the weather. So I start biking with a side wind strong enough to remove a tooth from an elephant's mouth, sprinkling me with sand every 10 seconds. That is special, but I like it: no room for doubt, just keep moving forward. And after 3 hours of suffering, as expected, a right turn pushes my speed from 10 to 40 km\h :) I quickly found an isolated restaurant where the boss has seen all the funny people travelling around Africa... of course, that's alost the only road to go southwards on this continent ! I finish this day surronded by calm and dragonflies... There is some days like this where you fall asleep a bit less stupid than when you woke up.

I continue then with Western Sahara, where I remove my moroccan flag, replaced by nothin for political and historical reasons. I stay on the coast road, still quite seedy with this side wind. But I know that things will get funny soon.

And as expected, the wind turns the day after to be now perfectly parallel to the coast and this endless road. I fell like a professional biking as fast as the wind (actually no more, no less). Quick stops at the "Gendarmerie" (local rural police) check point, today is biking day, every extra km will cost 5 if not done now. During 3 days, I met again and again the same tourists on the road who start after me and arrive before at the same stages. I reach quickly the middle of the largest beach of the world (yes, I am talking about Sahara). Going southwards, the gas stations become less and less frequent, and one evening I am then forced to plant my tent alone in the desert. First try, doesn't work because of the wind... But luck will strike me 3 times in 2 hours: I see far away a dune high enough to give me some protection to plant my tent; next to it, 5 enormous stones in the middle of the sand that I can move to stabilize the tent. It looks better now, and the best is coming: that's dark now, wind blows like hell, and car light are spotting my tent... I look outside to hear, in a perfect french betraying a high ranked officer: "Gendarmerie royale, good evening sir. The weather forcast expects a very heavy storm tonight. We can, if you wish so, transport you to the closest road-cleaning station where a room is waiting for you." Mwarff ! I repack everything and see that they came to pick me up... with an ambulance ! They came especially for me and knew I had a bike, so they put Alcyone on the bed and me at the physicist's place. And they drive me backwards, smiling and thinking that luck just comes when you provocate it.

The day after, no backward wind anymore ! I met Roberto, a motobiker who tells me that 2 english guys are 300 km back on their bikes; I have then a tea with 2 bored guys from the "Marine Royale" payed to watch the see. And I start to think about this crazy border crossing between Morocco and Mauritania...

At my last moroccan stop, the gendarmerie tells me that 2 french people are 1 day forward. I try my luck, and start very early the day after to catch them. But again, the wind is not pushing me anymore. Then I wait for my luck, and it comes: I arrive at the border in the queue: in front of me, 3 desert-experienced french guys who suggest me to cross with them. And back, the "combinos": Phine, Séverine, their kids and their VW combi with, of course, a free bicycle rack at the back. Well, I took my chance then...

So we cross all together this No man's land between the two borders, a lawless zone where some people and about 5000 cars get rusted. Very seedy atmosphere, hopefuly the 3 french guys know the way. Thinking about it, I guess that it is feasible by bike, but do it on the morning when the inhabitants of the zone are still sleeping.

6 hours of waiting on the mauritanian side that formalities are finished... e met Fred, transiting (in a Ford transit) to Senegal, I read stories for the 2 kids... And everyone drive then to Nouadhibou (my bik still on the combi) where, at the camping, I will met: Roberto the motobiker, and Annick and Bruno the 2 frenchies "One day forward". The evening is way to short but precious in infos: there is 2 other mentally sick people who try to reach South Africa by bike, one forward and the other back... The guys drive me back close to the border the day after and I start biking in Mauritania, smiling and reassured about human nature.

Desert is here a bit more beautiful and inhabited than the other side. But on the road food pyramid, the cyclist goes further down. And some scene frightens the Homo Televisionus I hope I will not be anymoreone day: 4x4 cars filled with turban people drive around sometimes. But these turbans are not wear only to frighten old white people, but to protect from the sand as well. And these guys encourage me, as some others. I drink 2 or 3 teas qith people along the road. By the way, I pt now Mauritanians in 2 categories: the first one is polite, respectful and curious; the second one is greedy ("give me gift"), assimilating every white people to a clothes and pencil shop. I stop for my 2 desert nights at 2 Gendarmerie barrages where food is served to me. By the way, for the cyclists: there is never more than 90 km between 2 of them.

Reaching Nouakchott, I stop in a hostel to meet 15 min after, of course... the combinos. They announce me that we will spend Christmas together in Saint-Louis (cool !), their own plan went out. We visit then the beach guided by Charles the Guinean to see the fishermen coming back from the sea, as every day.

Then 2 days to reach Senegal. A zebu died next to my tent during the night and got cut some minutes after by the local butcher. And a gendarmerie guy ask me: "Where is your wife ?". I answer "I am sitting on her". The local gendarmerie has some humor... The track to Diama is shaking quite a lot, and once the senegaleseborder crossed, I rush to Saint-Louis on a perfect road.

Avant la tempête - Before the storm

Avant la tempête - Before the storm

Pendant la tempête - During the storm

Pendant la tempête - During the storm

Après la tempête - After the storm

Après la tempête - After the storm

Sahara-kiri: fromage ou désert ? - Wild Wild Western Sahara
Le réacteur de l'amitié gambio-hongroise - The engine of the Gambia-Hungary friendship

Le réacteur de l'amitié gambio-hongroise - The engine of the Gambia-Hungary friendship

Sahara-kiri: fromage ou désert ? - Wild Wild Western Sahara
La route - The road

La route - The road

Panneau officiel, sans commentaire... - Official roadsign, no comment...

Panneau officiel, sans commentaire... - Official roadsign, no comment...

Route, encore... - Road, again...

Route, encore... - Road, again...

Ca se gâte - Getting trikcy

Ca se gâte - Getting trikcy

Un peu de compagnie - Some friends

Un peu de compagnie - Some friends

En se rapprochant de la Mauritanie - Getting closer to Mauritania

En se rapprochant de la Mauritanie - Getting closer to Mauritania

No man's land !

No man's land !

Premiers km en Mauritanie - First km in Mauritania

Premiers km en Mauritanie - First km in Mauritania

Coucher de soleil dans le désert - Desert sunset

Coucher de soleil dans le désert - Desert sunset

La route Nouadhibou-Nouakchott - The road N-N

La route Nouadhibou-Nouakchott - The road N-N

La version "vent" - The "windy" version

La version "vent" - The "windy" version

Pause thé - Tea break

Pause thé - Tea break

Désert - Desert

Désert - Desert

Sahara-kiri: fromage ou désert ? - Wild Wild Western Sahara
Arrivée des pêcheurs à Nouakchott - Fishermen are coming back to Nouakchott's harbour

Arrivée des pêcheurs à Nouakchott - Fishermen are coming back to Nouakchott's harbour

Lever de soleil sur Nouakchott - Nouakchott sunrise

Lever de soleil sur Nouakchott - Nouakchott sunrise

Désert, encore - Desert again

Désert, encore - Desert again

La route vers Diama - Road to Diama

La route vers Diama - Road to Diama

Le gazon pousse par ici - Grass is getting longer around here

Le gazon pousse par ici - Grass is getting longer around here

Pumbaa

Pumbaa

Comment on this post
A
Hello on s est croisé a l entrée de layoune <br /> Je suis super content de voir que tu ai bien anvancé. Bon courage et bonne année. Quel courage!
Reply
J
Bravo Maxime ! Continue comme ça tu nous inventes du rêve !<br /> Bonnes fêtes de fin d'années à toi et Alcyone !
Reply
S
Bonnes fêtes de fin d'années l'ami!
Reply
L
Cette partie de ton périple fait vraiment envie et nous fait croire en la nature humaine avec toutes ces belles rencontres que tu nous comptes :)<br /> C'est marrant avec la barbe, tu me rappeles vaguement quelqu'un ;)<br /> Joyeux Noël !
Reply
L
et bien évidemment on l'achèvera à coup de Bescherelle le précèdent commentaire : &quot;que tu nous contes&quot; ;)